Album Of The Month – “Inferno” by THERAPHOSA – Interview

credit photo : Denis Goria

Aujourd’hui nous allons faire une descente aux enfers, en compagne de THERAPHOSA.

Le trio français nous embarque dans un voyage musical majestueux avec leur deuxième album, Inferno (sorti le 2 février 2024) inspiré par le chef-d’œuvre de Dante Alighieri, La Divina Comedia.

À travers les neuf cercles de l’enfer, THERAPHOSA plonge profondément dans le cœur des hommes et explore les plus sombres aspects et les tourments de l’humanité.

Des riffs lourds et tranchants, des mélodies fascinantes, des rythmiques écrasantes qui se mêlent aux chants puissants tantôt growls tantôt clairs, des harmonies envoutantes, des chuchotements diaboliques ou des voix angéliques évoquent avec une force et une émotion épatante les thèmes abordés.

Lust (Luxure), Gluttony (Gourmandise), Greed (Avarice), Wrath (Colère), Heresy (Heresie)… on traverse les cercles un par un et on s’enfonce inexorablement dans les ténèbres sous l’emprise de la beauté de sonorités.

Dans une ambiance cinématographique, les moments sombres nous enveloppent mais les ambiances lumineuses surgissent à tous les recoins. Les cadences accrocheuses et le groove entêtant sont présents sur chaque morceau.

De début à la fin, INFERNO est une incroyable expérience sonore, chaque composition est minutieusement réalisée avec beaucoup d’intelligence et raffinement.  À la musique se rajoute le travail impeccable de visuels : les pochettes de l’album et des singles, les vidéo clips et le look haute couture des musiciens.

Le trio formé par Vincent (chant, guitare) Matthieu (basse) et Martin (batterie) s’attaque avec audace et ambition au chef d’œuvre de Dante et le résultat est dantesque. Un vrai travail d’orfèvre.

La terrifiante descente aux enfers est divine en compagne de THERAPHOSA. Inferno est déjà dans ma liste des meilleurs albums de 2024.

J’ai eu le grand plaisir de rencontrer Vincent et Matthieu et d’apprendre plus de détails sur la création de l’album, des visuels, l’inspiration de leur look sobre et élégant et plein d’autre choses. INTERVIEW !

Après un EP éponyme sorti en 2018 et un premier album, Transcendance, sorti en 2020, comment est-ce que vous avez abordé l’écriture d’Inferno ?

Vincent : Inferno est une suite logique de Transcendance puisque la transcendance, c’est notre fil conducteur. Sur Inferno, ce thème est encore plus profond.Je pense qu’on arrive à un aboutissement du sujet.

Ensuite, au niveau du travail, Inferno est un projet que personnellement, j’avais envie de faire depuis très longtemps et l’occasion s’est présenté de le faire là, pour notre deuxième album. Il y avait déjà des compositions qui étaient prêtes et destinées à cet album-là.

La grosse différence avec l’EP et l’album précédents a été que cette fois, on a vraiment partagé les tâches.

Moi, j’ai fait principalement la musique, le travail de composition. Après le gros travail, l’étude de l’œuvre, a été surtout fait par Matthieu, parce que c’est lui qui a écrit les textes et donc, il a dû aller vraiment beaucoup plus en profondeur.

De mon côté, j’ai pu rester plus en surface car pour moi, c’était une inspiration subjective : qu’est-ce que les cercles m’évoquent, la luxure, l’hérésie, la trahison, etc Et après, la passer en musique. Alors que lui, il fallait qu’il creuse un peu plus.

Quel a été votre première rencontre avec DANTE et la Divina Commedia ?

Vincent : Dans mon souvenir, la toute première rencontre que j’ai eue avec cet univers, c’était dans un jeu vidéo qui s’appelait Dante Inferno. Et après, j’ai vu un Dessin Animé. Ensuite, j’ai vu passer souvent le concept des 9 cercles dans les articles et j’en ai entendu parler, dans plein d’endroits différents. Donc forcément, j’ai voulu chercher quelle est l’origine. C’est comme cela que j’ai découvert la Divine Comédie et Inferno.

Matthieu : j’ai eu plus ou moins le même cheminement. J’ai découvert par le jeu, et à l’époque, je ne savais pas que c’était tiré de l’œuvre de Dante. J’ai lu l’œuvre pour l’album. C’est à ce moment-là que je l’ai découvert.

Est-ce que c’était un challenge de mettre en paroles de chanson un tel ouvrage ? 

Matthieu :  Oui, l’œuvre était assez complexe. Alors, je me suis surtout servi de l’œuvre comme un support au niveau de la méthode de travail. J’ai d’abord lu l’œuvre, surtout la partie Inferno, ensuite un peu en diagonale, la partie Purgatoire et la partie Paradis.

Ensuite, j’ai réfléchi moi-même sur chaque vice qui était abordé et j’ai essayé d’élaborer ma propre réflexion. Une fois que ces 2 choses-là étaient faites, je suis allé me renseigner d’un point de vue philosophique, psychologique et théologique. Je suis allé lire des auteurs comme Saint Thomas d’Aquin ou Saint Augustin qui ont beaucoup écrit sur ces vices-là.

Je suis allé lire des revues de psychologie et des philosophes qui avaient fait des études sur ce sujet et ensuite, j’ai synthétisé toutes les connaissances que j’avais accumulées.

A partir de cette synthèse là, j’ai écrit mes paroles, j’ai essayé d’en tirer l’essence, ce qui comptait vraiment. J’ai structuré le texte avec ce que je voulais retransmettre, ce que je voulais en dire.

Et donc, en général on va retrouver la même structure plus ou moins pour chaque morceau.

C’est à dire quelles sont les causes, quelles sont les conséquences, quel est le mouvement qui opère en nous, qu’est-ce que ça crée en nous ce vice-là, comment Il fonctionne, comment le reconnaître ?

Vincent : En fait, on s’est inspiré de l’Inferno de Dante. Ce n’est pas une mise en musique de l’œuvre de Dante. L’Inferno est le support.

Évidemment, on a pris l’ordre des cercles, on a pris ce que contenaient les cercles mais la création artistique est neuve, elle est unique en soi.

Tous les deux vous écrivez la musique et le textes, comment Martin, le troisième membre du groupe, intervient dans le processus de création ?

Vincent : Martin est sollicité sur tous les aspects. Quand on prend une décision, cela veut dire qu’on a discuté tous ensemble et que tout le monde a validé.

Dans le groupe chacun sait comment faire sa partie du boulot et donc, Martin sait comment faire ce qu’il a à faire.

Chacun respecte les tâches de l’un et de l’autre, on sait comment rester à notre place et ne pas marcher pas sur les platebandes de l’autre.

Mathieu et moi, on a cette tendance parfois d’aller un peu loin sur certains trucs, on peut s’euphoriser sur certaines choses et Martin est là pour nous apporter la sagesse.

Matthieu : il est toujours très terre à terre.

Vincent : oui, justement et c’est très important d’avoir quelqu’un comme ça parmi nous. C’est comme un repère en permanence.

Je ne suis pas batteur à la base, je suis guitariste et il est possible que je fasse des trucs pas très optimales pour un batteur et Martin est là pour modifier et apporter son expertise.

Vous portez toujours de costumes noirs, très élégants. Qui vous a inspiré votre look ?

Vincent : C’est simple : Chanel. La petite robe noire. Ce design très simple, très minimaliste et très efficace, ça me parle tout particulièrement.

C’est subjectif mais c’est ce qu’on cherche à faire. Enfin, ça nous plaît, ce n’est pas forcément un calcul, mais je trouve que c’est très esthétique de faire le plus beau possible avec le moins possible.

C’est puis, il y a aussi le côté français. C’est naturel. C’est aussi une quête de la discrétion d’une certaine manière. J’aime bien être invisible.

Je préfère être discret, je n’ai pas envie d’être extravagant, je n’ai pas envie que tout le monde me voie. C’est sobre et élégant. C’est un look passe partout.

C’est original en même temps. On ne trouve pas beaucoup de musiciens, particulièrement dans le métal, habillés de telle façon. Maintenant que vous m’avez parlez de Chanel, je pense à Karl Lagerfeld et ses costumes noirs bien taillés.

Vincent & Matthieu: Oui, carrément

Credit Photo : Denis Goria

Vous chantez en anglais, mais il ya un seul morceau en français, Limbo, comme sur l’album précèdent. Est-ce que vous tenez à faire toujours un morceau en français ?

Vincent : C’est Matthieu qui chante sur Limbo. On espère au moins avoir un morceau en français par chaque album. Ce serait très agréable d’en avoir peut-être 2, 3 grand maximum. Cela étant, il faut garder un équilibre, je pense. Et l’anglais est quand même un bon vecteur pour faire passer un message, parce que c’est ce qu’on cherche dans Theraphosa quand même au départ.

Le fait est qu’on aime notre langue, c’est une langue l’on trouve très, très belle.

On peut s’exprimer avec une grande précision, à des degrés très différents. On peut dire beaucoup de choses, la même chose en plein de façons différentes. C’est donc vaste. Et puis, on est français. C’est un moyen aussi pour nous de montrer un peu notre culture. De montrer d’où on vient et qu’on est fiers.

Matthieu : je pense qu’il y a un style et un esprit français, une philosophie française dans notre musique. C’est culturel.

Limbo est aussi un morceau un peu différent par son approche musicale, pas seulement parce qu’il est chanté en français.

Matthieu : il est différent sur absolument tout. Déjà, le fait que ce soit moi qui chante et pas Vincent, alors que c’est lui le chanteur principal, le fait que ce soit un morceau qui ait surtout des composantes classiques et Pop majoritairement. On pourrait ne pas le mettre dans un album de métal ce morceau, la ligne de chant fait énormément penser à de la variété française.

Et puis, le thème en lui-même, le sujet qui est purement théologique. Les Limbes, c’est de la pure théologie. Ça n’a rien à voir avec les vices. Et donc, ça ne peut parler qu’à un croyant en soi, ou alors à un non croyant, mais qui s’intéresse d’un point de vue purement intellectuel au christianisme.

Mon morceau préféré, c’est Greed. Qu’est que vous pouvez me dire sur l’écriture de ce morceau ?

Vincent : C’est le premier qu’on a fait. C’est le tout premier où on a fait un mélange des voix, du growl et du clean. Avec Mathieu, on a une espèce de déclic et on a harmonisé nos voix, mais on a harmonisé jusqu’à faire en faire des accords, on chantait de notes.

Et on a tellement kiffé le rendu… on est devenu fous…on a mis les 4 layers ensemble et on écoutait le truc…c’est génial. Après, on a cherché à harmoniser à mort, tellement on adorait ça.

Matthieu : et ça a exercé une influence sur tout le reste de l’album. C’était l’élément déclencheur.

Vincent : Greed est un peu le point de départ sur l’écriture de l’album en ce qui concernent les voix, la ligne mélodique, car l’instrumental était déjà là.

Matthieu : On utilise aussi des effets sur les voix qu’on n’avait jamais utilisées avant.

En Gros, il y a 4 péchés capitaux qui sont représentés dans Inferno et donc, il y a des démons qui représentent ces péchés capitaux. Ils sont en référence dans les textes, mais on les a aussi mis en référence dans les voix.

Vincent : On fait parler ces démons d’une certaine manière, on utilise un effet spécial.

Matthieu : En fait si tu écoutes bien, il y a la voix principale et il y a un chuchotement qui répète la voix et en fait, le but de chuchotement c’est d’imaginer, c’est de suggérer l’influence du démon… Asmodée qui va chuchoter à ton oreille et va te pousser, va te tenter. On s’est amusé à faire ça sur toutes les chansons où il y avait des démons…

Vous avez fait appel à 2 artistes pour les visuels : Tabulae, un artiste italien, pour la pochette de l’album et RUUA une artiste roumaine de Timisoara pour les masques qui apparaissent sur les pochettes de singles et aussi dans les vidéos. Comment vous avez collaboré avec ces 2 artistes ?

Vincent : j’ai découvert RUUA (Laura Verdeti) quand je cherchais des masques pour le concept des clips. Je trouvais les masques qu’elle faisait le plus beaux, les plus qualité.

Le concept était de représenter les cercles en masques en fait. Par exemple, ce masque doré réalisé pour Greed. Sion regarde avec attention dans le clip même les yeux sont entourées de doré…C’est  toute une symbolique.

Laura a été adorable de A à Z.  Très professionnelle, efficace, incroyable. C’était vraiment un plaisir de travailler avec elle.

A la base on a travaillé juste pour le clip Greed. Puis, il y a eu le 2e clip, Lust, puis après on se dit pourquoi ne pas faire un masque par single ? Et on a demandé à Laura qui a fait un masque par single.

Pour la cover, on s’est tous mis d’accord pour une gravure. C’était un peu la même chose avec Tabulae, Davide Schileo. J’ai cherché et j’ai trouvé que c’était super ce qui faisait. Je l’ai contacté et ensuite on lui a expliqué ce qu’on voulait faire.

Les personnages qu’on voit sur la pochette sont une personnification des cercles en quelque sorte. La personne au centre est une personnification de tous les humains qui sont soumis à toutes les tentations.

Matthieu : Chaque vice est représenté pour montrer les tentations qui sont sur nous, on a les cieux en haut et les enfers en bas qui représentent en fait notre volonté soit de nous améliorer, soit de ne pas nous améliorer. Et l’être humain est mis à genoux par ces vices-là qui le tentent et qui le harassent. Il regarde vers le ciel, dans un désir de transcendance.

Vincent : et dans l’album, il y a les illustrations de chaque peine.

Matthieu : on a eu des problèmes, par exemple pour Fraud, car fraude il ya 10 bolges(fosses) avec ses peines. On ne pouvait pas représenter toutes les peines et on a choisi une seule peine pour fraude.

Vincent : C’est là toute la difficulté de s’attaquer aussi à un monument, comme la Divina Commedia. Il faut que tu condense certains choses que tu n’as pas envie de condenser. Mathieu a dû condenser en 3- 4 Min chaque cercle et il fallait que le texte soit le plus complet possible.

Matthieu : il faut synthétiser le mieux possible et c’est très frustrant.

Vincent : C’était un peu pareil pour les art work . On a dû faire des choix par moment.

Matthieu : mais on s’en est bien sorti tout de même. On a eu peu de concessions à faire, on aurait pu en faire plus.

Vincent : en tous les cas, les deux artistes avec qui on a travaillé, Laura ou Davide, ils étaient vraiment adorables et très efficace franchement. Rien à dire, perfection.

Est-ce qu’il y a une tournée prévue ?

Vincent et Matthieu :  On aimerait bien, mais pour l’instant il n’y a pas ni de date ni de tournée. Notre tourneur travaille dessus, on espère qu’il y aura bientôt.

Merci beaucoup

Vincent et Matthieu : Merci à Toi

INFERNO( label Circular Wave)

TrackListing

01. Vestibule [Part 1]

02. Vestibule [Part 2]

03. Limbo

04. Lust

05. Gluttony

06. Greed

07. Wrath

08. Heresy

09. Violence

10. Fraud

11. Treachery

English Version

credit photo : Denis Goria

Today we’re going to make a descent into hell, in the company of THERAPHOSA.  The French trio takes us on a majestic musical journey with their second album, Inferno (released on February 2, 2024) inspired by Dante Alighieri’s masterpiece, La Divina Comedia. 

Through the nine circles of hell, THERAPHOSA delves deep into the hearts of men and explores the darkest aspects and torments of humanity. 

Heavy and sharp riffs, fascinating melodies, crushing rhythms that mix with powerful singing sometimes growls and sometimes clear, bewitching harmonies, diabolical whispers or angelic voices evoke with an amazing strength and emotion the themes addressed.

Lust, Gluttony, Greed, Wrath, Heresy… We cross the circles one by one and we sink inexorably into the darkness under the influence of the beauty of the sounds.

 In a cinematographic atmosphere, the dark moments envelop us, but the luminous atmospheres pop up at every corner. The catchy paces and heady groove are present on each track.

From start to finish, INFERNO is an incredible sound experience, each composition is meticulously crafted with great intelligence and refinement.  In addition to the music, there is the impeccable work of the visuals: the album and singles covers, the music videos and the musicians’ haute couture look.

The trio formed by Vincent (vocals, guitar), Matthieu (bass) and Martin (drums) tackles Dante’s masterpiece with audacity and ambition and the result is Dantesque. A real work of art.

The terrifying descent into hell is divine in the companion of THERAPHOSA. Inferno is already in my list of the best albums of 2024.

I had the great pleasure to sit with Vincent and Matthieu and learn more details about the creation of the album, the visuals, the inspiration for their sober and elegant look and many other things. INTERVIEW!

After a self-titled EP released in 2018 and a first album, Transcendance, released in 2020, how did you approach the writing of your new album Inferno?

Vincent: It’s a logical continuation of Transcendence because transcendence is our common thread. On Inferno, this theme is even deeper. I think we are coming to a conclusion of the subject.

Then, in terms of work, Inferno is a project that I personally wanted to do for a very long time and the opportunity arose to do it here, for our second album. There were already compositions that were ready and intended for that album.

The big difference with the previous EP and album was that this time, we really shared the tasks. I mainly did music, composition work. And the big work, the study of the book, was mainly done by Matthieu, because he was the one who wrote the texts and therefore, he really had to go much deeper.

For my part, I was able to stay more on the surface because for me, it was a subjective inspiration: what do circles evoke in me, lust, heresy, Treachery, etc. And then, I put it in music, whereas he had to dig a little deeper.

When did you first meet DANTE and the Divina Commedia? 

Vincent: As far as I can remember, the very first encounter with this universe was in a video game called Dante Inferno. And then I saw a cartoon. Then, I saw the concept of the 9 circles often in articles and I heard about it in many different places. So inevitably, I wanted to look for the origin. That’s how I discovered the Divine Comedy and Inferno.

Matthieu: I had more or less the same path. I discovered it through the game and at the time, I didn’t know it was taken from Dante’s work. I read the book for the album. So that’s when I found out.

Was it a challenge to put such a masterpiece into song lyrics?  

Matthieu: Yes, the poem was quite complex. So, I mainly used it as a support for the working method. I read the book first, especially the Inferno part, then quickly, the Purgatory and the Paradise.

Then I thought for myself about each vice that was addressed and tried to elaborate my own reflection. Once those 2 things were done, I went to learn from a philosophical, psychological, and theological point of view. I read authors like St. Thomas Aquinas or St. Augustine who wrote a lot about these vices.

I went to read psychology journals and philosophers who had done studies on this subject and then I synthesized all the knowledge I had accumulated. From this synthesis I wrote my lyrics, I tried to get the essence out of them, what really mattered.

I structured the text with what I wanted to convey, what I wanted to say about it.  And so, in general, we’re going to find the same structure more or less for each song.

That is to say, what are the causes, what are the consequences, what is the movement that operates in us, what does this vice create in us, how does it work, how do we recognize it?

Vincent: Actually, we were inspired by Dante’s Inferno. It is not a setting of Dante’s work. The Inferno is the medium. Obviously, we took the order of the circles, we took what the circles contained, but artistic creation is new, it is unique.

You both write the music and the lyrics, how does Martin, the third member of the band, intervene in the creative process?

Vincent: Martin is involved in all aspects. When we make a decision, it means that we have all discussed it together and that everyone has validated.  Everyone in the band knows how to do their part of the job and so Martin knows how to do what he has to do. Everyone respects each other’s tasks; we know how to stay in our place and not step on each other’s toes.

Mathieu and I sometimes have this tendency to go a little too far on certain things, we can get euphoric on certain things and Martin is there to bring us wisdom.

Matthieu: He’s always very down to earth.

Vincent: Yes, exactly, and it’s very important to have someone like that among us. It’s like a reference point all the time. I’m not a drummer,I’m a guitarist so it’s possible that I’ll do things that aren’t very optimal for a drummer and Martin is there to modify and bring his expertise.

photo credit : Denis Goria

You always wear very elegant black suits. Who inspired your look?

Vincent: it’s simple: Chanel and the little black dress. This very simple, very minimalist, and very effective design speaks to me. 

It’s subjective, but that’s what we’re trying to do. Well, we like it, I think it’s very aesthetic to make the most beautiful possible with as less as possible. Then there’s the French side as well. It’s natural.

It’s also a quest for discretion in a way. I like to be invisible. I prefer to be discreet; I don’t want to be extravagant; I don’t want everyone to see me. It’s sober and elegant. It’s an all-purpose look.

But it’s original at the same time. You don’t find many musicians especially in metal dressed in such a way. Now that you’ve told me about Chanel, I’m thinking of Karl Lagerfeld and his well-tailored black suits. 

Vincent & Matthieu: Yes, definitely.

You sing in English, there is only one song in French, Limbo, as on the previous album. It looks it’s important for you to have a song in French.

Vincent: It’s Mathieu who sings on Limbo. We hope to have at least one song in French for each album. It would be very nice to have maybe 2, 3 grand maximum. Having said that, I think there has to be a balance. And English is still a good vector to get a message across because that’s what we’re looking for in Theraphosa in the end. 

The fact is that we love our language, it’s a language that we think is very, very beautiful. One can express oneself with great precision, to very different degrees. You can say a lot of things, the same thing in a lot of different ways. So, it’s vast. And we’re French. It’s also a way for us to show a little bit of our culture. To show where we come from and that we are proud.

Matthieu: I think there’s a French style and spirit, a French philosophy in our music. It’s cultural.

Limbo is also a slightly different song in its musical approach, not only because it is sung in French.

Matthieu: He’s different in absolutely everything. First, the fact that it’s me who sings and not Vincent, even though he’s the main singer, the fact that it’s a song that has mostly classical and Pop components, we might not put it in a metal album this song, the vocal line is very reminiscent of French variety.

The theme itself, the subject that is purely theological. Limbo is pure theology. It has nothing to do with vices. And so, it can only speak to a believer, or to a non-believer, but who is interested in Christianity from a purely intellectual point of view.

My favourite track is Greed. What can you tell me about the writing of this song?

Vincent: It’s the first one we’ve done. It’s the very first one where we did a mix of vocals, growl and clean. With Mathieu, we had the idea to harmonise our voices, but we harmonized until we made chords out of them, we sang notes.

And we loved the result so much… We went crazy… We put the 4 layers together and we listened to the thing… It was great. Afterwards we tried to harmonize to death, we loved it so much.

Matthieu: And it had an influence on the rest of the album. That was the trigger.

Vincent: Greed is kind of the starting point for the writing of the album in terms of the vocals, the melodic line, because the instrumental was already there.

Matthieu: We also use effects on vocals that we’ve never used before. Basically, there are 4 deadly sins that are represented in Inferno and so, there are demons that represent these deadly sins.

They are referenced in the lyrics, but they have also been referenced in the voices.

Vincent: We make these demons speak in a certain way; we use a special effect.

Matthieu: Actually, if you listen carefully, there’s the main voice and there’s a whisper that repeats the voice and in fact, the purpose of whispering is to imagine, to suggest the influence of the devil… Asmodeus, who will whisper in your ear and will push you, will tempt you. We had a lot fun doing that on all the songs where there were demons…

You called on 2 artists for the visuals: Tabulae, an Italian artist, for the album cover and RUUA, a Romanian artist from Timisoara, for the masks that appear on the covers of singles and in the videos. How did you collaborate with these 2 artists? 

Vincent: I discovered RUUA (Laura Verdeti) when I was looking for masks for the concept of music videos. I thought the masks she made were the most beautiful, best quality. The concept was to represent the circles as masks, in fact.

For example, this golden mask made for Greed. If you look closely in the clip, even the eyes, the lenses are surrounded by gold… It’s quite a symbol. Laura was lovely from A to Z.  Very professional, efficient, amazing. She was a pleasure to work with.

Originally, we worked just for the Greed video. Then, there was the 2nd video, Lust, and then we thought why not make one mask per single? And we asked Laura who made one mask per single.

For the album cover, we all agreed on an engraving. It was kind of the same with Tabulae, Davide Schileo. I looked it up and found it was great what it was doing.

I contacted him and then we explained to him what we wanted to do. The characters we see on the cover are a personification of circles in a way. The person at the middle is a personification of all humans who are subject to all temptations.

Matthieu: Each vice is represented to show the temptations that are upon us, we have the heavens above and the hells below which in fact represent our will either to improve ourselves or not to improve ourselves.

And the human being is brought to his knees by those vices which tempt and harass him. He looks to the sky, in a desire for transcendence.

Vincent: And in the album, there are illustrations of each sentence.

Matthieu: WE had problems, for example for Fraud, because fraud there are 10 bolges (pits), each with its penalties. We could not represent all the sentences and we chose only one sentence for fraud.

Vincent: That’s the difficulty of also tackling a monument, such as the Divina Comedia. You need to condense some things that you don’t want to condense. Mathieu had to condense into 3-4 Min each cercle. The text had to be as complete as possible.

Matthieu: You have to synthesize as best you can and it’s very frustrating.

Vincent: It was a bit the same for art work. We had to make choices at times.

Matthieu: But we did well. We had few concessions to make, we could have done more. Still, we were lucky there. 

Vincent: Anyway, the two artists we worked with, Laura or Davide, they were really lovely and very efficient. Frankly, nothing to say. Perfection.

Have you already scheduled a tour?

Vincent and Matthieu: We’d like to, but for the moment there are no dates or no tours. Our turner is working on it, hopefully there will be soon.

Thank you

Vincent and Matthieu: Thank you

INFERNO ( label Circular Wave)

Tracklisting

01. Vestibule [Part 1]

02. Vestibule [Part 2]

03. Limbo

04. Lust

05. Gluttony

06. Greed

07. Wrath

08. Heresy

09. Violence

10. Fraud

11. Treachery