
Factory, le quatrième album du NO MONEY KIDS sorti le 26 Novembre 2021 figure dans notre liste des meilleurs albums rock de l’année dernière. Les guitares rugissantes, les ambiances sombres et mélancoliques, les sonorités blues- rock teinté l’électro et les mélodies accrocheuses nous ont complémentent envoutés. On voulait évidemment apprendre beaucoup plus sur ce bijou.
Je vous propose donc de faire plus ample connaissance avec le très sympathique French duo, Félix Matschulat (Guitare-chant) et JM Paletan (Basse-drums-électronique) que j’ai eu le grand plaisir de rencontrer à Paris. Ils nous ont parlé de leur processus de création, de leur lien avec la mode et bien sûr de l’album Factory.
Le 3 mars 2022, ils nous invitent à l’Album Release Party au Trianon à Paris, avant d’entamer une série de plusieurs concerts à travers la France – toutes les dates sont Ici.

Tout d’abord une petite présentation de No Money Kids
Félix : On a commencé à travailler ensemble avec JM en 2014. On a sorti notre premier album en 2015 et on est maintenant au 4eme album. Moi, je m’occupe de la guitare, du chant et de la composition et JM s’occupe de l’enregistrement des synthés, de la programmation, de la toute la partie un peu électro.
On a l’habitude de dire qu’on fait de l’électro blues mais en fait, on est plus un groupe de rock qui va piocher dans des influences du blues des années 40 – 50 et dans l’électronique. En fait, quand on augmente le BPM du blues ça fait du rock. Donc on fait du rock. Du rock low fi un peu teinté d’électro et du blues.
Vous avez repris les concerts toute de suite après le confinement. Comment ça s’est passé le retour sur scène après un si long arrêt ?
Félix : ça s’est très bien passé. J’avoue qu’on avait un peu le trac au début. Parce que s’arrêter comme ça, pendant 1 an et demi, on perd quand même beaucoup d’automatisme. Nous en tant qu’artistes on s’est posé beaucoup de questions qu’on ne se posait pas avant et qu’il ait fallu remettre de côté. Et puis après, on s’est rendu compte que c’est comme faire du vélo. Ça ne s’oublie jamais. Chaque concert qu’on a fait c’était une sacrée fête. On sentait que les gens avaient envie de participer.
JM : Je pense que les gens se posent beaucoup moins de questions qu’avant. Ils ont juste envie d’écouter de la bonne musique. C’est plutôt pas mal.
Comment s’est passe la création de l’album Factory ?
Félix : On avait commencé à penser à Factory avant toute cette période pandémie. On avait envie de casser un peu les codes de composition qu’on avait avant. C’est-à-dire qu’on avait envie de bousculer le format intro- couplet -refrain- pont- refrain- fin… et donc le point de départ de Factory a été vraiment de se dire tiens, on va se donner un exercice de style.
On avait envie de traiter une peu de l’univers de l’usine avec tous se pendants, le pendant qu’on peut voir plutôt poétique, le pendant de terre à terre ou du travail à la chaine mais on voulait que ça soit un peu autour de l’usine au sens large.
Et en même temps, on voulait qu’artistiquement on ait cette sensation de recherche et de remise en question de ce qu’on savait faire.
Donc, à partir de là il a fallu écrire des chansons et il y a plein de chansons qui nous sont venus.
Il y a des chansons qui sont sortis du cadre de l’usine et qu’on a accepté. Par exemple, des morceaux qui parlait de personnages complètement extérieurs de l’usine même si nous on le rattache dans notre processus créatif à l‘usine.
Il ya des chansons qui sont très évolutives comme Angel Dust et des chansons clairement pop comme Dear Friend. On ne s’est pas fermé, mais en tous les cas pour cette fois ci on s’est laissé la possibilité d’avoir un exercice de style sur un univers particulier qu’on développe et un exercice intellectuel de remise en question artistique.
« On avait envie de casser un peu les codes de composition qu’on avait avant »
Est-ce que cette période d’isolation– confinement a influencé l’ambiance, la couleur de certaines chansons ?
JM : Moi, je ne trouve pas vraiment parce que pour faire un album de toute façon on doit « se confiner » moralement et en studio, donc de toutes les façons on s’est dit que tout le monde était comme nous. Ça ne nous a pas marqué plus que ça. Ce qui est marquant c’est la réaction face à la pandémie. Cette réaction on l’a connu bien après, car pendant la pandémie il n’a eu pas de réaction. Tout le monde était un peu à l’arrêt. Nous, on travaillait. C’est maintenant que ça change. Face aux réactions on ne joue pas pareil, on met peut-être un peu plus fort. Le rock reprend du sens.
Une chanson qui est plus importante pour vous sur cet album ?
Félix : Personnellement, la chanson qui synthétise pour moi l’écriture et toute l’ambiance du l’album Factory, c’est Crossroad. Cette chanson est vraiment significative de cet univers-là. On l’a d’ailleurs sorti en single.
JM : Bridge In Town. Ce le morceau qui brise tout, j’adore ce genre de morceau. Félix disait tout a l’heure qu’on avait pété une peu la structure. Cette chanson est un modelé là-dessous, même si en général quand on casse des trucs, on le reconstruit un peu mais avec une forme différente. C’est peut-être ce qui s’est passé sur ce morceau là parce que si on écoute bien il y a une structure, un couplet, un pont, tous ces trucs là mais construit différemment. Je ne sais pas s’il y a du sens en ce que je dis mais moi je l’ai vécu comme cela. Pour cela, ce morceau me touche énormément.
Brother passe en boucle à la radio en ce moment et c’est l’un de mes morceaux préférés de l’album Comment vous l’avez écrite ?
Félix : Pour moi, de point de vue guitarist-ique, je crois que je ne me suis jamais autant pris la tête sur un riff. En fait, je n’avais pas de chanson mais juste le riff qui me venait en tête. C’est le riff de basse de l’intro que j’avais composé. Il me trottait dans la tête.
Et en l’enregistrant, on s’est dit non …il manque un truc, il manque quelque chose qui accroche, qui sort un peu du lot. Et là, on s’est pris la tête en studio et on a testé plein de trucs et finalement, on a sorti ce riff avec un timbre très aiguë, alors qu’au départ c’était très organique, très grave et poilu, tu avais l’impression d’avoir un éléphant.
Il ya vraiment un mix dans cette chanson que même apostériori, on ne peut pas s’expliquer. Parce que même pour le texte, il y a deux choses complément différentes qui me sont venue quand je l’ai écrit.
Je pensais à mon frère avec qui j’ai eu des petits problèmes et j’ai perdu le lien avec lui. Donc, je pensais à la fois de ce qui se passait entre nous et je pensais aussi à une situation qui n’avait rien à voir qui était celle de la lutte pour les droits civiques. Et je ne sais pas pourquoi, j’ai rattaché ces deux luttes en disant que tout était une question de point de vue.
Après tout le monde à son point de vue, ça évolue. Le vidéoclip d’ailleurs, il traite des questions de la société de consommation. Mais je sais : quand j’ai composé Brother c’était vraiment ces 2 sensations.
JM : c’est marrant que tu aies parlé du riff parce que en fait, le riff au départ était fait par une grosse guitare en avant mais finalement c’est le bassiste que le fait. Ça faisait 2 semaines qu’on le faisait, et on disait ce n’est pas bon, on refait le truc …et finalement, la composition de base est encore, là mais dans le spectre ce n’est pas au même endroit.
Et à la rythmique, on s’est bien pris la tête. Je ne l’ai pas fait tout seul, on était tous les deux, on s’est tiré les cheveux pour arriver à donner le côté qu’on voulait. Plus aéré avec des sons nerveux mais pas agressifs. Ce n’est pas pareil donc voilà… c’est un type de rock nerveux mais pas agressif.
Why I am So Cold est très différente. Comment vous l’avez écrite ?
Félix : J’adore Jamie Hince de The Kills. Il a une manière de jouer qui est complétement déroutante. Il utilise des empilements de tierces et pour un guitariste, ce n’est pas forcement ce qu’on fait… En fait, il sélectionne comme un pianiste ses notes et il sélectionne tellement les notes qu’ils prennent un sens qui est moins fort chez les autres guitaristes. Et donc j’ai composé le riff de Why I’m so cold avec cette idée de Jamie Hince.
Pour le texte je ne sais pas si c’est l’influence du confinement parce que je pense l’avoir écrite avant, mais je pensais qu’il y a des moments comme ça quand on se lève le matin et on se demande si on est encore vivants, si on ressent encore les choses, alors qu’on fait tout un peu mécaniquement. On a cette impression de ne plus s’appartenir… donc c’était le point de départ … après on a fait d’autres choses.
Comment est-ce que vous travaillez ensemble en général, vous vous disputez souvent, vous êtes souvent en désaccord ?
Félix : tout le temps…
JM : non, on ne se dispute pas mais on se prend la tête. La production s’est compliquée. Ce ne sont pas des disputes. C’est que de la recherche. Tu cherches, tu essaie, c’est un choix maintenait. Il faut savoir faire de choix et en général, on est assez d’accord pour ne pas perdre trop de temps. Même pas prise de tête mais de la réflexion. Ça ne prend pas la tête de réfléchir. On réfléchit pour ne pas dire ce qu’on a déjà dit, pour faire ce qu’on a envie d’entendre. Ça demande de la réflexion et de la recherche mais ce n’est même pas de la prise de tête.
Votre processus créatif a évolué au fils des albums ?
Félix : On n’a pas beaucoup évolué. Le processus créatif et de la réalisation n’a pas beaucoup évolué d’ailleurs. Je ne sais pas si cela va évoluer un jour. C’est même intérêt d’un duo même si on va passer en trio sur scène. L’intérêt du duo est que chacun a sa place. Donc JM peut donner son avis sur la composition et sur les accords, dire tient on peut tester tel ou tel accord et ça sera le bienvenu et moi, je peux lui dire la même chose sur la réalisation.
On sait les compétences de chacun et on sait où il faut faire confiance à l’autre.
“L’intérêt du duo est que chacun a sa place…On sait les compétences de chacun et on sait où il faut faire confiance à l’autre”
JM : Je pense que ce qui a évolué dans le processus, c’est la connaissance qu’on a l’un envers l’autre sur les qualités de l’un envers l’autre. Quand tu connais les qualités de quelqu’un tu peux le critiquer plus facilement.
Il y a moins d’ego et on se comprend direct. Avant on avait moins ça parce que on se connaissait moins. Comme chaque album est un confinement de pas mal de temps à deux, tu as le temps de faire connaissance à tous les niveaux.
Ce qu’on peut faire moins quand tu es quatre ou cinq dans un groupe. Je ne connais pas beaucoup de gens qui travaillent à cinq, à six ou à sept. Trois c’est déjà compliqué, quatre ça me parait infaisable. Après cela ne veut pas dire qu’ils ne font rien, ça veut dire qu’il ne faut pas le faire en même temps. Dans un groupee de 4 il y a deux qui bossent, il y a les deux autres qui bossent et après on change. Mais être dans un vrai processus créatif à plusieurs s’est compliqué, là c’est de la prise de tête. Et la prise de tête ça prend la tête et c’est dangereux pour le groupe.

Quelle est donc la principale qualité de l’autre qui vous vient en tête ?
JM : Sa façon d’écrire les chansons… après, il y a d’autres bien sûr.
Félix : JM parlait de prise de tête même si on peut s’entendre sur le mot ou pas, mais en tous les cas, il y a des discussions et c’est vrai qu’il y a une qualité qui est indéniable chez de JM : le soutien à la chanson. Je ne connais pas beaucoup de musiciens qui soutiennent réellement à 100% une chanson.
Et c’est là ou on voit que les gens sont réalisateurs ou pas réalisateurs parce que en fait, un bon réalisateur sait comment mettre en lumière une chanson sans la dénaturer. Et ça, c’est une qualité qu’il a JM. Et pas tout le monde a ça.
JM : Et même temps pour faire ça, il faut connaitre un peu la personne. C’est pour ça que je trouve que ça ne fonctionne pas quand tu travailles trop à distance. Ou alors c’est un coup de bol mais ça ne peut pas fonctionner.
C’est comme tu ne peux pas choisir d’habiller quelqu’un sans connaitre la personne. Ce n’est pas possible. Tu vas avoir une idée mais forcement tu vas t’éloigner du sujet. Cela ne veut pas dire que ce que tu fais n’est pas bien, mais ça veut dire que cela ne sert pas le morceau, en tout cas ça ne sert pas la graine, la composition que la personne a fait au départ.
Votre musique a été utilisé pour plusieurs défiles de mode, vous avez fait une collaboration avec Cotélac. Quel est votre lien avec la mode ?
Félix : Notre premier photographe travaille dans la mode et très tôt, on a été affilié à une image très contrasté, en noir et blanc, et finalement une vision très mode dans le sens où à chaque fois c’était très stylisé. Et ça on le doit quand même à notre premier photographe Djamel Boucly.
C’est marrant que tu parles de la mode là car sur Factory, on a un autre partenariat avec une petite boite qui s’appelle le Champ de Manoeuvre et qui nous a habillé et qui habille JM aujourd’hui.
C’est une boite qui réutilise d’anciens tissues, par exemple de vestes d’ouvriers qu’ils customisent. Mais finalement, j’ai l’impression que c’est plus le coté cinématographique de nos chansons qui fait qu’on a un lien direct avec la mode. Pour un défilé, on a besoin de s’évader, on a besoin d’avoir une image claire et la musique permet d’avoir ces choses-là.
Après, on aime bien la mode, en tout cas, on apprécie à chaque fois quand on nous dit tiens vous allez sur tel ou tel défilé.
Et c’est vrai qu’avec la sensibilité, le rock a toujours été un peu stylisé. Si on pense à Bowie et à plein d’autres.
“« Ce n’est jamais anodin de monter sur scène même si on le fait tous les jours. Tu es face au public ; c’est un moment d’exception ».
Un vêtement que vous portez toujours sur scène
Félix : j’avoue j’aime beaucoup les vestes en jean et donc, quand on a commencé à travailler avec Champ de Manœuvre, ils avaient des super vestes en jean. Du coup, je porte toujours cette veste. Je la trouve géniale, elle est cintrée et j’ai la place de jouer. Parce que sur scène, il y a quand même un truc important, il faut voir la dimension pratique.
Il faut appuyer sur les boutons et par exemple, je ne peux pas jouer en Dr Martens. Il faut des vêtements dans lesquelles on se sent bien et puis, il y a ce côté transformation qui est important.
Je pense aussi que peut être le lien direct avec la mode, c’est lorsqu’on monte sur scène. Mon père était musicien et il ne portait jamais de costard mais le jour ou il montait sur scène, il mettait toujours un costard.
Et donc quand j’ai commencé à monter sur scène avec lui, je ne mettais pas forcement d’habit particulier et puis il m’a fait une réflexion un fois, deux fois, trois fois et je me suis dit pourquoi il insiste. C’est chiant de mettre une chemise et puis après, j’ai compris pourquoi il insistait.
Par exemple, il jouait dans les bars et dans les bars, il n’y a pas de différence entre le public et l’orchestre. Pour que les gens puissent voir l’artiste comme un artiste et pas comme quelqu’un qui ouvre la porte du bar ou sert un coca, il faut une différenciation. Ce truc-là qui vient peut-être du jazz ou du blues mais il faut vraiment faire cette différenciation au niveau vestimentaire. Je sais que pour aller sur scène j’ai besoin de ce switch vestimentaire, donc le vrai lien avec la mode est peut-être là.
JM : De toute façon, ce n’est jamais anodin de monter sur scène même si on le fait tous les jours. Ce n’est pas un moment que tu vis comme ta vie de tous les jours. La posture fait que tu dois te fringuer différemment que tous les jours pour ne pas oublier ça. Tu es face à un public ; c’est un moment d’exception.
Comme des gens qui vont à des soirées. Ils s’habillent un peu différemment car c’est un moment d’exception, les concerts c’est un peu pareil.
Moi j’ai eu le temps de le comprendre parce qu’au début je me fringuais comme tous les jours et en fait, c’était comme si je faisais des concerts tous les jours mais à la fin tu foire, ça ne marchait pas.
En fait, ça te met dans un truc psychologique avant de monter sur scène et ça te permet de ne pas oublier ce pourquoi tu es là et ce que tu fais. C’est un truc d’exception.
Et tu ne l’oublie pas. C’est important. Et puis tu choisi ton exception … souvent la mode ne fait pas des trucs trop moches mais souvent, ils ne sont pas pratiques. Félix a raison d’en parler… souvent, ça ne marche pas avec les lumières, la technique. Il faut donc trouver le bon compromis.
Votre musique a été aussi choisi pour des séries, de films. Si on vous demande de faire la BO d’un film entier, quel type de film sera ?
Félix : Un film dans lequel on prend son temps. Pas que je n’aime pas les grosses productions…mais j’aime bien quand on laisse le temps au spectateur de réfléchir, d’admirer un plan. Un film où on a le temps de développer un tel ou tel sentiment
JM : Un bon Ken Loach. On nous a toujours pris de la musique surtout pour de pubs, des séries, des trucs comme ça mais pas de pour des longs métrages. Faire un long métrage, ça doit être génial. De toute façon la graine et le style sera le même, mais là pour exploser les structures de morceaux, il n’y a rien de mieux. Ça doit être mieux de faire ça que de prendre un morceau et essayer de le mettre sur le film, parce que nous on n’est jamais dans le film quand on fait le morceau. Ça sera un exercice super. Ils sont les bienvenues si quelqu’un est intéressé.
Un premier album ou un artiste qui vous a marqué dans votre enfance
Félix : Gene Vincent. J’avais un petit pick up et un 45 tours de la version de « Be-bop-A-Lula » de 1956 et « Baby Blue » en face B. Je le mettais tout le temps.
JM : le premier groupe que j’ai écouté ça doit être AC DC. Et au-delà de la musique, c’était leurs jaquettes qui étaient plein de sang et comme j’avait peur de sang, j’avais peur de ces trucs. Et ça ennuyais mes parents profondément et quand tu es petit tu aimes bien ce qui ennuie les adultes. Et ça pétait aussi tous les hautparleurs parce que je mettais très fort.
J’aimais surtout le guitariste qui joue le personnage en petit écolier et j’étais un petit écolier. Un vrai. J’ai rarement vue avec Price une star aussi petite devenir aussi grande. C’est assez rare et j’aime bien ça, donc je me suis toute de suite identifiée. Je ne jouerais même pas de la guitare à cette époque, j’étais vraiment très petit.
Un dernier mot
Félix : Ecoutez Factory et venez nous voir en concert.
NO MONEY KIDS
Factory – Tracklisting
Factory Blues
Shine A Light
No Matter
Brother
Dear Friend
Crossroad
Alone
Work On
Angel Dust
Why I’m so Cold
Birds
Bridge In Town
Bonus Track – Queen
English Version

Factory, the fourth album of NO MONEY KIDS released on November 26, 2021 is in our list of the best rock albums of last year. The roaring guitars, the dark and melancholic atmospheres, the blues-rock sounds tinted the electro and the catchy melodies fully captivated us.
We obviously wanted to learn a lot more about this gem. So, I propose you to learn more about the very nice French duo, Félix Matschulat (Guitar-vocals) and JM Paletan (Bass-drums-electronics) that I had the opportunity to meet in Paris.
They told us about their creative process, their connection to fashion and of course about their excellent album Factory.
On March 3, 2022, they invite us to the Album Release Party at the Trianon in Paris, before starting a series of several concerts across France – all dates are Here.
Let’s start with a short presentation of No Money Kids
Félix: We started working together with JM in 2014. We released our first album in 2015 and we are now at our 4th album. I take care of the guitar, the vocals and the composition and JM takes care of the recording of the synths, programming, all the electro parts.
We used to say that we do electro blues but in fact, we are more of a rock band that will draw on influences from the 40s – 50s blues and from electronic music. In fact, when you increase the BPM of the blues, it becomes rock. So, we do rock. Low fi rock with electro and blues influences.
You did some the concerts last year after the lockdown. How was come back on stage after such a long stop?
Felix: It was good. I admit that we had a bit of stage fright at the beginning. Because stopping like that, for 1 year and a half, we could lose a lot of automatism. As artists during the lockdown, we ask ourselves a lot of questions that we didn’t ask ourselves before and we had to put them aside.
And then afterwards, we realized that it’s like riding a bike. It is never forgotten. Every concert we did, it was a celebration party. We felt that people wanted to participate.
JM: I think people are asking themselves less questions than before. They just want to listen to good music which is pretty good.

How was the creation of the album Factory?
Felix: We started thinking about Factory before this whole pandemic period. We wanted to break a little the composition codes that we had before. We wanted to change a bit the format intro- verse -chorus- bridge- chorus- end… and so I would say that the starting point of Factory was really to say Ok we will give ourselves an exercise in style.
We wanted to deal with the world of the factory with all facets: the rather poetic one, the counterpart from earth to earth or the assembly line work but we wanted it to be linked to factory world in the broad sense. And at the same time, we wanted us to have this feeling of research and questioning of what we knew how to do.
So, from there, we had to write songs and there are a lot of songs that came to us. There are songs that came out of the factory frame and that we accepted. For example, songs that talked about characters completely outside the factory, even if we attach it in our creative process to the factory.
There are songs that are very evolutionary like Angel Dust and also clearly pop songs like Dear Friend. We did not close ourselves, we left ourselves the opportunity to have an exercise in style on a particular universe that we develop and an intellectual exercise of artistic questioning.
“We wanted to break a little the composition codes that we had before”
Has this period of isolation – lockdown influenced the colour and the ambience of some the songs.
JM: I don’t really think so because to make an album anyway you have to “lockdown yourself” morally and in the studio, so in any case we thought everyone was like us. It didn’t mark us more than that. What is striking is the response to the pandemic. This reaction we knew it well after because during the pandemic it had no reaction. Everyone was a little stopped during that period but we were working. That’s now that it’s changing. Faced with reactions we do not play the same, we play stronger, rock makes sense now.
A song that is more important to you on the album?
Felix: Personally, the song that synthesizes for me the writing and all the atmosphere of the album Factory is Crossroad. This song is really significant of this universe. It was the first single.
JM: Bridge In Town. This song breaks everything, I love this kind of song. Felix said earlier that we had changed a little bit the structure of songs. This song is such an example, even if in general, when we break stuff, we rebuild it a little but with a different form. Maybe that’s what happened on this song because if you listen well there is a structure, a verse, a bridge all this stuff there but built differently. I experienced this song like that that’s why it touches me.
Brother is playing on the radio right now, it’s one of my favourite songs from the album, how did you write it?
Felix: From the guitarist’s point of view, I think I’ve never been so caught up in a riff. Actually, I didn’t have a song at the beginning, but just the riff that came to mind. That bass riff of the intro that trotted in my head.
By recording it, we found that there is something missing, it lacks something that catches, that stands out a little, and there we went back and forth in the studio on this. We tested a lot of stuff and finally we released this riff with a very sharp timbre, while at the beginning it was very organic and thick, you felt it like an elephant.
In fact, there is a mix in this song that even afterwards, we cannot explain. Because even in the text I had two different complementary things that came to me when I wrote the lyrics. I was thinking both of my brother with whom I had small problems and I lost the link with him and the same time I was thinking about a situation that had nothing to do with, the fight for civil rights. And I don’t know why, I linked these two thigs by saying that it was all a matter of point of view.
After that everyone else has its point of view. It evolves. The music video also deals with the issues of the consumer society. But I know when I composed Brother it was really these 2 sensations.
JM: it’s funny that you talked about the riff because in fact the riff at the beginning was made by a big front guitar but finally it’s the bassist who did it. We’ve been working on it 2 weeks and every time we said it’s not good, we have to do it again … and finally everything from the basic composition is still there but, in the spectrum, it is not in the same place. And rhythmically, we went back and forth. I didn’t do it alone. We were both of us, we pulled our hair to get what we wanted: an airy sound with nervous but not aggressive sounds. It’s not the same. it is a nervous type of rock but not aggressive.
Why I am So Cold is very different … How you wrote it…
Felix: I love Jamie Hince of The Kills. He has a way of playing guitar that is completely confusing… In fact, he selects like a pianist his notes and he select the notes so much that they take a special meaning, that is less strong to other guitarists. So, I composed the riff of Why I’m so cold with this idea of Jamie Hince.
And for the lyrics, I don’t know if it’s the influence of lockdown because I think I wrote it before, but I thought of moments like that when you get up in the morning and you wonder if you’re still alive, if you still feel things while you do everything a little mechanically. We have this impression of no longer belonging to ourselves… so that was the starting point…
How do you work together in general? Do you often argue or disagree?
Felix: all the time…
JM: No, we don’t argue but we discuss a lot. Production has become more complicated. It is not arguing, it’s just research. You search, you try, it’s a choice maintained. You have to know how to make choices and in general, we agree enough not to waste too much time.
We think not to say what we have already said, to do what we want to hear. It requires reflection and research but it’s not even a headache.
“The interest of the duo is that everyone has his place…We know the skills of each other and we know where to we can trust the other”
Your creative process and your relation have evolved over the albums?
Felix: We haven’t evolved much. The creative and directing process has not changed much. I don’t know if it will evolve one day, it’s even the interest of a duo even if we will go on stage as a trio. The interest of the duo is that everyone has his place. JM can give his opinion on the composition and on the chords saying we can test this or that and he will be welcome and I can tell him the same thing about the realization.
We know the skills of each other and we know where to we can trust the other.
JM: I think what has evolved is the knowledge we have towards each other about each other’s qualities. When you know someone’s qualities you can criticize him more easily. There is less ego and we understand each other directly. Before we had less that because we knew each other less. As each album is a lockdown of two of us, so we had time to know each other.
What we can do less when you are four or five in a band. I do not know many people who work at five, six or seven. Three is already complicated, four seems to me to be unfeasible. That doesn’t mean they don’t do anything; it means they shouldn’t do it at the same time.
Being in a real creative process with several people has become complicated, it’s a headache. And the headache it’s dangerous for the band.

Speaking about qualities what is the main quality of the other?
JM: His way of writing the songs… there are others of course
Felix: There is a quality that is undeniable at JM and that is the support for the song. I don’t know many musicians who actually support a song 100%. And that’s where you see that people are good producers or not because in fact, a good producer knows how to highlight a song without distorting it. And that’s a quality he has JM. And not everyone has that.
JM: And at the same time to do that, you have to know a little bit about the person. That’s why, I think that when you work too much remotely, it doesn’t work. Or it’s a hazard but it can’t work. It’s like you can’t choose to dress someone without knowing the person, it’s not possible. You will have an idea but necessarily you will move away from the subject. This does not mean that what you are doing is not good, but it means that it does not serve the song, in any case, it does not serve the seed, the composition that the person made at the beginning.
“It’s never trivial to go on stage even if you do it every day…You are in front of an audience; it is an exceptional moment”
Your music was featured on several fashion shows, you also have made a collaboration with the brand Cotélac. What is your link with fashion?
Felix: Our first photographer works in fashion and very early, we were affiliated to a very stylized image, a very model vision with contrasted black and white images. We owe it to our first photographer, Djamel Boucly.
It’s funny that you talk about fashion because on Factory we have another partnership with a small company called Le Champ de Manoeuvre and which dressed us and which dresses JM today. It is a brand that reuses old fabrics, for example, they customize workers’ old jackets.
But I have the impression that it is more the cinematographic side of our songs that makes us to have a direct link with fashion. For the fashion shows you need to escape, you need to have a clear image and music allows you to have these things.
We love fashion, in any case, we appreciate every time when we are told that we will be featured on one show or another.
And it’s true that with sensitivity, rock has always been a bit stylized. If you think of Bowie and many others.
A piece of clothing that you always wear on stage
Felix: I admit I really like denim jackets and when we started working with Champ de Manoeuvre, they had great denim jackets. So, I always wear this jacket. I think it’s great, it’s curved and it’s comfortable to play on stage.
There is still an important thing, you have to see the practical dimension when you play on stage. We have to press the buttons and for example, I can’t play Dr.Martens. it’s not possible.
We need clothes in which we feel good and then, there is this transformation side that is important.
I think maybe the direct link with fashion is when you go on stage. My father was a musician. He never wore a suit except when he was on stage.
And, so when I started to go on stage with him, I did not have a particular way of dressing and he asked me several times. I thought it’s boring to wear a shirt and I did not understand why he insist. I understood later.
For example, he played in bars and in bars there is no difference between the audience and the orchestra, but people have to see the artist as an artist and not as someone who open the door of the bar or serve a coke, and for this it has to be a differentiation of outfit. I think this stuff comes maybe from jazz or blues but to really make that differentiation with the way of dressing.
I know that to go on stage, I need this clothing switch. So, the real link with fashion may be there.
JM: Anyway, it’s never trivial to go on stage even if you do it every day. It’s not a moment you live like your everyday life. The posture means that you have to dress differently than every day, so as not to forget that. You are in front of an audience; it is an exceptional moment. Like people who go to parties, they dress a little differently because it’s an exceptional moment, concerts are a bit the same.
In fact, it puts you in a psychological mood before going on stage. Tt allows you not to forget what you are there and what you do is an exceptional thing. And you don’t forget it’s important, and then you choose your exception … often fashion does not do too ugly stuff but often it is not practical. Felix is right to talk about it. Often does not work with the lights, the technics and we must find the right compromise.
Your music was also featured on series or movies if you are asked to make the soundtrack of an entire movie, what type of film will be?
Felix: A film in which you take your time. Not that I don’t like big productions… but I like it when you give the audience time to think, to admire a shot. A film where we have time to develop such and such a feeling.
JM: A good Ken Loach. They have always taken our music especially for commercials, series, stuff like that but not to feature on movies. Making a sound track must be great. Anyway, the seed and the style will be the same but there is nothing better to explode the structures of songs. It’s better to do the sound track than to take a song and feature it on a movie. It will be a great exercise. They are welcome if anyone is interested.
An artist that marked you in your childhood
Felix: Gene Vincent. I had a small turntable and a 45 rpm with the version of “Be-bop-A-Lula” of 1956 and “Baby Blue” on the B-side. I played it on all the time.
JM: The first band I listened to must be AC/DC and beyond the music, I remember their covers which were full of blood. And since I was afraid of blood, I was afraid of this stuff. And it annoyed my parents deeply and when you are little you like what annoys adults.
I remember also that all my speakers were broken because I use to put the volume on max. I especially liked the guitarist who plays the character as a little schoolboy and I was a little schoolboy. A real one. With Prince, I’ve rarely seen such a small person become such a big star. it’s quite rare and I like it so, I immediately identified myself. I wouldn’t even play guitar at that time; I was really very small.
A last word
Felix: Listen to Factory and come see us live
NO MONEY KIDS
Factory – Tracklisting
Factory Blues
Shine A Light
No Matter
Brother
Dear Friend
Crossroad
Alone
Work On
Angel Dust
Why I’m so Cold
Birds
Bridge In Town
Bonus Track – Queen
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