Le 21 Novembre 2017 dernier, les bretons de The Craftmen Club, étaient de passage au Petit Bain à Paris, pour un excellent concert intimiste. C’était une très belle occasion découvrir en live, leur nouvel album « Colores », encore une de mes découvertes musicales de la fin de l’année 2017.
Ce 4eme opus, une vraie réussite, nous transporte dans un univers sombre et lumineux à la fois, avec des morceaux énergiques ou lentes et mélancoliques, un Rock N’Roll dansant et envoutant avec des accents pop électro.
Un album qui surprend, des sonorités pesantes, dévorante, des riffs électrisants, de l’énergie brute et des mélodies intense qu’on a pu retrouver en live aussi.
Pour savoir plus sur le quatuor Made in Guingamp, je vous laisse en compagnie de Steeve LANNUZEL (chant et guitare), Robin MILLASSEAU (guitare et chœurs), Yann OLLIVIER (batterie, chœurs) que j’ai eu le plaisir de rencontrer à Paris lors d’une interview bien sympathique.
Marc CORLETT (basse et chœurs) est le 4eme membre de la bande
Les quelques clichés dans l’article ont été prises à Paris.
Commençons un peu avec vos débuts ? Comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ?
Steeve : Cela fait maintenant 17 ans qu’on existe. On s’est rencontrés à Guingamp en Bretagne. On vient tous de là-bas. On avait les mêmes goûts musicaux et on a vite commencé à tourner ensembles. Donc voilà, on est au 4 -ème album et un paquet de concerts ensemble.
Yann : Se rappeler des débuts ça commence être un peu difficile…
Parlez -moi donc de ce 4 –ème album « Colores » ?
Steeve : C’est très différent de ce qu’on a fait jusqu’à maintenant. On a expérimenté plein de choses, on voulait une ligne directrice sur le disque.
En fait, à chaque fois, on essaie de faire un album différent. « Thirty Six Minutes » et « Eternal Life » étaient plutôt axés sur le son, sur la musique en elle-même. « Colores » est en majorité en français, ce que fait pour nous une grande différence.
L’album a été enregistré en France mais mixé à Manchester avec Jim Spencer, le producteur de The Charlatans. Quelqu’un qui est très présent dans la pop anglaise et donc, il a donné au son ce côté un peu british.
Comment est-ce que vous travaillez ensemble ?
Steeve : En général, on s’enferme dans le studio … de fois on n’a rien, des fois on a des bouts de chansons comme départ et tout le monde rajoute sa patte.
Pour Colores, on a travaillé pour la première fois avec quelqu’un de l’extérieur, un réalisateur qui s’appelle Gabriel Barry. Nous avions besoin de quelqu’un pour nous ramener plus loin, nous diriger. Le fait qu’il écoutait les chansons, ils nous donnaient des conseils différents, il nous a poussé d’essayer de choses, d’aller plus loin. Avec son talent nous a poussé de transformer les titres et à la fin on a été épatés.
Il nous a vraiment apporté de la nouveauté, ce qui a été très important pour l’album, il a creusé plein de choses. C’est lui aussi qui nous a poussée de chanter en français.
C’était vraiment intéressant d’être dirigé de cette manière.
La Route, premier single, des sonorités électroniques … pourquoi ce choix ?
Robin : Ce morceau on l’a fait vraiment à la fin.
Steeve : Oui, on trouvait qu’il manquait une chanson sur l’album donc pendant 2 jours on s’est enfermés dans le studio et on a fait tourner plein de choses.
On a trouvé cette rhythmique, avec la basse. On a donc construit autour. On voulait aussi mettre du français là-dessous.
C’est un peu la dernière expérimentation qu’on a fait pour le disque et donc on s’est dit voilà La Route, le chemin qui s’ouvre vers un nouvel album.
Et Colores ? J’aime beaucoup les paroles.
Steeve : Cette chanson parle de la routine qui peut s’installer dans un couple, cela peut être pour la femme mais aussi de coté de l’homme.
C’est l’histoire d’une femme qui fait beaucoup de choses pour que son homme la regarde, mais il l’oubli, il ne fait pas attention à elle.
Je pense que dans un couple, il y a beaucoup de femmes qui peuvent ressentir ça et c’est très dure mentalement. C’est très difficile à supporter, comme une torture.
C’est une chanson d’actualité, avec tout ce qui se passe en ce moment, avec la condition de la femme.
Et pourquoi ce titre pour l’album ?
Steeve : En fait, c’est un peu le contraste entre le titre « Colores » et la pochette de l’album qui est très noire…
Robin : C’est un peu le contrepied avec la musique qui est aussi très sombre.
Steeve : On n’a jamais fait de la musique ensoleillée, notre son est assez ténébreux.
Et d’où vient cette inspiration ? Est-ce que vous pouvez dire que la Bretagne vous inspire cette noirceur ?
Steeve : Oui, on peut dire ça – le ciel est souvent gris en Bretagne. Il y a des galères partout aussi.
Mais même dans la littérature, je préfère Baudelaire, j’aime les poèmes sombres.
J’aime ce côté mélancolique…mais après si on habitait au Brésil, on ferait peut-être de la musique hyper joyeuse.
Les 2 dernières morceaux Le Lac et le Lustre sont enregistrés en live, sans aucune retouche, ni fioritures, comme vous est venu cette idée quand de nos jours presque tout est mixé et en digital ?
Steeve : Justement c’est un peu le contrepied. Il faut savoir garder le côté humain. Tout le monde a ses défauts et en musique, c’est pareil.
Nous sommes dérangés par nos defaults. On va corriger la voix, la guitare. Je pense que le gens, franchement, ça ne les dérange pas. On s’est méprend beaucoup là-dessous.
Les gens veulent entendre jouer des humains, des gens comme eux.
Qu’est que vous a donné envie de faire de la musique ? Qu’est-ce vous écoutez ?
Steeve : Jouer sur scène. Voir en live des gens comme Nick Cave ou Jon Spencer Blues Explosion, nous ont fait rêver.
Yann : On écoute un peu de tout. Moi, j’écoute du rap mais j’écoute les Pink Floyd, aussi. Avant tout, la musique c’est de l’émotion, tous les styles confondus, et quand il y a de l’émotion ça nous plait.
Avez-vous un artiste, ou chanson qui vous a marqué dans la vie ?
Steeve : J’écouterai toujours Jacques Brel
Robin : Nina Simone
Yann: Pink Floyd – des chansons comme “Is there Anybody out there”
Avez-vous un costume, un uniforme que vous préférez porter sur scène ?
Robin : Une chemise noire, sobre, classe
Steeve : Oui, La chemise noire est un must. En général, on porte plutôt du noir, en accord avec la musique.
Robin : On n’aime pas trop les vestes colorées …
Que pensez-vous de réseaux sociaux ? Est-ce que cela a changé votre façon de faire ou de promouvoir la musique ?
Steeve : Pas pour la faire mais pour la médiatiser oui. C’est un outil facile, accessible à tout le monde.
Yann : C’est plus facile de se mettre en contact avec d’autres groupes ou des producteurs.
Steeve : On se demande comment on faisait avant.
Yann : On tapait à la machine et on envoyait par courrier. Je me rappelle très bien…
Concernant les vidéo clips, après « La Route », avez-vous pensé de faire d’autres clips ?
Steeve : Pour l’instant, on est en discussion quelle chansons faire mais on aimera bien faire encore 2 chansons dans un style différent.
Quelle est la suite ?
Yann : On est en tournée jusqu’à mi-décembre 2017 et on va continuer en 2018.
Merci beaucoup
Merci à toi
Plus d’info : http://www.thecraftmenclub.com/
COLORES
Tracklist :
1 – La Route
2 – La Jetée
3 – Expect To Crash
4 – Love
5 – Colores
6 – Nos Enfants Rois
7 – Last Trip
8 – Elevator
9 – Le Lac
10 – Le Lustre
English Version.
On November 21, 2017, les Bretons of The Craftmen Club, performed a great intimate concert at Petit Bain in Paris. It was a very good opportunity discover live, their new album “Colores”, another one of my great musical discoveries of the end of 2017.
This 4th opus, it’s a wonderful journey into a dark but bright world in the same time, both with slow and melancholic or energetic songs, a dancing and captivating Rock N’ Roll with electro pop accents.
An album that surprises, heavy sounds, electrifying riffs, raw energy and intense melodies… and all these we were able to find them in live also.
To learn more about the Quartet, made in Guingamp, I leave you in the company of Steeve LANNUZEL (vocal and guitar), Robin MILLASSEAU (guitar and vocals), Yann OLLIVIER (drums and vocals) that I had the pleasure to in Paris for a fun and nice interview. Marc CORLETT (bass and vocals) is the 4th member of the band.
The snapshots are coming from their live in Paris.
Let’s start a bit with your debut? How is you met?
Steeve: We met at Guingamp in Brittany, 17 years ago. We all come from there. We had the same musical tastes and we started to play live quickly. So now we’re at the 4 th album and a lot of concerts together.
Yann: Remember the beginning it starts to be a bit tricky now …
Tell – me about this 4th album “Colores”?
Steeve: It’s very different from what we did until now. We experienced many things, we wanted a guideline on the disk. In fact, every time we try to make a new album. “Thirty-Six Minutes” and “Eternal Life” tended to focus on the sound, on the music itself.
“Colores” is mostly in French, what makes a big difference for us.
The album was recorded in France but mixed in Manchester with Jim Spencer, the producer of The Charlatans. He is very present in the English pop music and so he brought this sound, a bit British that we like a lot.
How did you work together?
Steeve: In general, we locked ourselves in the studio… sometimes we have nothing, sometimes there are bits of songs to start with and everyone adds his paw.
For “Colores”, we worked for the first time with someone from the outside, a director named Gabriel Barry. We needed someone to take us farther, to lead us. The fact that he listened to the songs, he gave us different advice, ideas he pushed us to try things, to go further. With his talent pushed us to transform the tracks and at the end it was blown away.
It has really brought us novelty, which was very important for the album, he dug many things. He also pushed us to sing in French. It was really interesting to be led in this way.
“La Route”, the first single, sounds very electro… what can you tell me about it?
Robin: We did this song really at the end.
Steeve: Yes, we found that a song is missing on the album so we’re locked 2 days in the studio and we did turn many things. We found this rhythmic, with the bass. We therefore built around. We also wanted to put some French words over there.
It is a little the last experiment we did for the disk and so we said ok This is La Route (The road), the path that opens to a new album.
And “Colores”? I love the lyrics.
Steeve: This song is about the routine that can settle in a couple, it can be for the woman but also from the man point of view. This is the story of a woman who do a lot of things to make the man look at her but he doesn’t pay attention to her.
I think in a couple, there are many women who can feel it and it’s very tough mentally. It is very difficult to bear, as torture.
And with what’s going on at the moment, regarding the women’s condition, it is a very actual song.
And why the title for the album?
Steeve: in fact, it kind the contrast between the title “Colores” and the cover of the album which is very black…
Robin: It’s the opposite with the music too, that is also very dark.
Steeve: We never did sunny music; our sound is quite dark.
And where this inspiration came from? Can you tell the Brittany inspired you this darkness?
Steeve: Yes, you could say that – the sky is often grey in Brittany. There are a lot of difficulties everywhere also. But I would say that even in literature, I prefer Baudelaire, I like dark poems. I love this melancholy side…
But after all, if we lived in the Brazil, maybe we had made hyper happy music.
The last 2 Tracks of “Le Lac” and “Le Lustre” are recorded live, no editing, no mixing… how did you come up with this idea when no almost everything is mixed and digital?
Steeve: That is somewhat the opposite. Gotta keep the human side. Everyone has his faults and in music, it’s the same.
We are disturbed by our defaults. We will correct the voice, the guitar. I think that people, frankly speaking, it doesn’t bother them. We got it all wrong a lot down there. People want to hear play humans, people like them.
What made you decide to make music? What do you listen to?
Steeve: Playing on stage. See people like Nick Cave or Jon Spencer Blues Explosion live made us dream.
Yann: We listen to a bit of everything. I listen to rap but I listen to Pink Floyd, too. Music is above all emotion, no matter what style. And when there’s emotion, we love it.
Do you have an artist or song that marked you in the life?
Steeve: I will always listen to Jacques Brel
Robin: Nina Simone
Yann: Pink Floyd – of songs like “Is there Anybody out there”
Do you have an outfit, a uniform that you prefer to wear on stage?
Robin: A shirt black, sober, classy
Steeve: Yes, the black shirt is a must. In general, we wear black, in harmony with the music.
Robin: We don’t really like the coloured jackets…
What do you think of social networking? That changed your how to do or promote music?
Steeve Not to do it but to promote it, yes for sure. It is a tool easy, accessible to everyone.
Yann: It’s easier to get in touch with other bands or producers.
Steve: I wonder how it was before.
Yann: Typing machine and sent by mail post. I remember it very well…
About the video clips, after “La Route”, have you thought to do other clips?
Steeve: For now, we’re discussing what songs to do but we love well do another 2 songs in a different style.
What’s next?
Yann: We’re on tour until mid-December 2017 and we will continue in 2018.
Thank you very much
Thank you
More Information : http://www.thecraftmenclub.com/
COLORES
Tracklist :
1 – La Route
2 – La Jetée
3 – Expect To Crash
4 – Love
5 – Colores
6 – Nos Enfants Rois
7 – Last Trip
8 – Elevator
9 – Le Lac
10 – Le Lustre
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