Album Of The Month-HANGMAN’S CHAIR -“SADDICTION” – Interview

SADDICTION, le titre du nouvel album de HANGMAN’S CHAIR est la contraction de deux mots : “sadness” et “addiction”, ce qu’on peut traduire comme une addiction à la tristesse.

Nous les savons bien, dans l’histoire de l’art, la tristesse peut être une extraordinaire source de créativité. De nombreux artistes : peintres, écrivains, musiciens ont su embrasser la tristesse et la transformer en magnifiques chef-d’œuvres puissants et mémorables.

HANGMAN’S CHAIR en fait partie. Leurs 20 ans de carrière et particulièrement ce nouvel album au titre évocateur, en sont la preuve.

Formé par Julien Chanut – Guitare, Cédric Toufouti – Guitare et Chant, Mehdi Thepegnier – batterie, Clément Hanvic – basse, le groupe pionner du doom metal français continue à innover et à développer ses sonorités, au début plus hard core et sluge vers le cold wave, le showgaze et notamment vers le post punk de années 80. 

Avec son esthétique sombre, ses paysages sonores éthérés et atmosphériques, Saddiction capture parfaitement l’essence de la tristesse, la rend belle et terriblement accrocheuse.

Les riffs sont obsédants, les rhythmiques sont d’une lourdeur écrasante, les mélodies mélancoliques sont merveilleuses et les lignes vocales particulièrement intenses. Le travail de composition et la performance y sont impeccables tout au long de l’album.

Le groupe réussi à transposer des thèmes tourmentées et sincères comme la toxicomanie, la santé mentale, la dépression ou l’aliénation en un voyage musical fascinant et puissant.

Le groupe francilien effectue donc un retour en force avec un 7eme album sorti le 14 février 2025 que nous pouvons qualifier comme le plus beau et le plus abouti de leur carrière.

Surement dans notre liste de meilleurs album 2025.

Julien Chanut (guitare) et Cédric Toufouti (chant, guitare) ont partagé avec nous plus de détails sur la création de Saddiction et plein d’autres choses. Découvrez l’interview et écoutez l’album!

HANGMAN’S CHAIR vous fêtez bientôt 20 ans d’existence. Quel regard vous portez sur ces 20 ans de carrière?

Julien : C’est long 20 ans.

Cédric : c’est long mais c’est passé vite.

Julien : On a 45 ans, donc c’est quasiment la moitié de notre vie qu’on fait ce groupe-là. Bien sûr on a commencé faire de la musique avant, mais HANGMAN’S CHAIR a pris presque la moitié de notre vie. C’est quand même fou de se dire ça. Je n’aurais jamais pensé en 2005 qu’on sera encore là en 2025 parler d’un nouvel album. Cette passion a perduré dans le temps.

SADDICTION est le titre de votre 7e album. Vous avez inventé un nouveau mot.

Julien : oui, c’est un nom inventé. J’ai un petit carnet où je note des mots, des phrases un peu choc que je peux entendre ou je peux voir dans des séries, dans des films, dans des livres. Et à un moment, j’ai noté ce truc saddiction. Je trouvais intéressant. Ces 2 mots ensemble « sad » et « addiction » sonnent bien. Ça s’écrit bien et c’est chouette à dire.

Tout au début, j’hésitais pour le nom de l’album. Je pensais à Healed ?, comme le dernier morceau, parce que c’est un morceau qui le représente vraiment bien. La signification de la chanson correspond bien à la thématique de l’album. Mais finalement, je me suis dit que c’est peut-être mieux d’avoir un titre plus général. Et saddiction peut représenter ces 20 années de Hangman’s Chair. Être addict à la tristesse, c’est vraiment nous !

Effectivement, ce titre lui va bien. Tout au long de l’album on ressent la tristesse, le désespoir, la mélancolique mais il y a des ambiances plus lumineuses et optimistes, notamment dans la deuxième partie de l’album.

Cédric : ça s’est fait un peu naturellement sur la composition des morceaux. C’est important d’avoir un contraste entre de trucs très down, très tristes et puis peut-être un petit peu d’espoir qui arrive de temps en temps.

Julien : Ce contraste on le fait souvent, même au sein du même morceau. C’est vraiment une formule qu’on aime bien.

Dans le choix de l’ordre des titres, on savait que la première, ça allait être To Know The Night, c’était fait pour vraiment ouvrir l’album et Healed ? allait être la dernière.

Et après, au milieu, ça a été un peu un puzzle qu’on a constitué au studio.

L’album précèdent, A Loner, a bouleversé votre processus de création. Alors que vous étiez plutôt old school donc écrire surtout pendant les répétitions, à cause du confinement, vous avez dû utiliser internet, Zoom, faire appel à la technologie pour échanger vos idées. Comment ça s’est passé pour SADDICTION ?

Julien et Cédric : (rires) en fait, on a continué pareil

Cédric :  Parce que Mehdi, notre batteur, n’habite plus à Paris.  Il n’est plus là tout le temps et on ne peut plus répéter comme avant.

C’est toujours Julien et Mehdi qui composent les squelettes  des morceaux et forcément, il faut du temps pour envoyer un morceau, le recevoir, l’écouter et dire si ça va ou ça ne va pas, etc

Ça met plus de temps que si on était tous dans la même pièce avec les instruments à travailler le truc.

Julien : On est resté un peu dans la même dynamique du confinement. On s’adapte. C’est un peu plus dur ça et ça met plus de temps, mais ça va.

Et pour les lyrics comment vous avez partagé le travail ?

Cédric :  Julien écrit principalement les textes des morceaux qu’il a composé lui et moi, je prends les musiques composées par Medhi et je m’occupe des textes sur celles-là.

Julien : Souvent avec Medhi, on arrive toujours à avoir à peu près 50/50 de nos morceaux.

Votre son a évolué depuis vos débuts : du doom /post-hardcore/sludge/ vers le cold wave, post punk, showgaze . Est-ce que vous pouvez dire que le son actuel est celui qui vous définit le mieux ?

Cedric : Je ne sais pas si ça sera le son final, mais ça se rapproche très fortement de ce qu’on veut avoir.

Julien : C’est dans la continuité. C’est le genre de groupes qu’on écoute maintenant.  C’est le son de notre moment en tout cas.

On a commencé à avoir cette identité à partir de Hope///Dope///Rope et ça s’est vraiment accéléré à partir de A Loner, où on a osé des passages qu’on ne faisait pas avant : des passages beaucoup plus éthérés, plus post punk. Le post punk est une grande influence pour nous.

Être addict à la tristesse, c’est vraiment nous !

Un morceau qui est plus important pour chacun d’entre vous.

Cédric : Neglect. En fait, j’ai perdu mon père un peu avant l’enregistrement de l’album, une semaine et demie avant de rentrer en studio. J’ai réécrit un peu ce texte pour parler de genre de relation que je pouvais avoir avec lui. C’est forcément celui-là qui me tient plus à cœur.

Julien : Healed ? Déjà parce que c’est le dernier morceau et ça a toujours une place un peu spéciale. C’est le plus long et c’est vraiment un morceau où y a une émotion particulière notamment dans la manière comme Cédric chante dessus.  Pour moi, il se passe quelque chose.  Il est très intense et Il transmet beaucoup de sentiments. En live, ça serait chouette de le jouer. C’est le genre de morceau en live où il se passe quelque chose. On a l’impression de dégager un truc. Ça sera à la fin et ça va être dur.

Cédric : il ya une bonne tension sur la voix sur ce morceaux…

44 YOD, c’est un titre mystérieux pour une chanson.  Qu’est-ce que cela veut dire ?

Cédric: « Forty-four years of depression». C’est un morceau sur Clem. Il traversait une phase pas facile.

Julien : c’était son anniversaire et le titre est venu d’une conversation sur WhatsApp.  Il a dit quelque chose comme » j’ai 44 ans d’années de dépression » et on s’est dit que ça fera un chouette titre.

Cédric : on a pensé utiliser que 3 premières lettres avec des petits points au milieu, car ça faisait un peu long et en plus, ça fait un peu énigmatique.

Kowloon Lights est inspiré de cette ville chinoise qui a disparu. Qu’est-ce vous a donné envie d’écrire sur cette ville ?

Julien : Kowloon Lights C’est un peu l’image, le mood qu’on voulait mettre dans l’esprit et dans la tête des gens. Ça transporte.

C’est l’image où tout est très dark, tu ne vois quasiment pas le ciel,  et les seules lumières qui ressortent sont les lumières des néons. On peut voir ça dans tous les films qui se passent à Hong Kong.

Mais on ne parle pas forcément de Kowloon City dans le morceau. C’est juste une métaphore.

Vous êtes beaucoup inspiré par l’architecture brutaliste et morose, les grands immeubles bétonnés de la banlieue. La pochette de l’ALBUM le montre aussi. Qui est l’artiste que l’a réalisé ?

Julien : C’est ValNoir de Metastazis (studio du graphisme) qui a fait la pochète. Je n’avais pas vraiment d’idée au début. Je t’avoue qu’après 7 albums c’est dur de se renouveler, d’avoir toujours des chouettes idées.

On lui a donc demandé quelle est sa vision de HANGMAN’S CHAIR.  On a commencé à travailler dessus, au milieu du studio, donc on pouvait lui faire écouter de la musique, mais il n’a même pas eu besoin d’écouter la musique.

Il a eu ce cette idée de bâtiments où on voit donc les lumières des fenêtres. Ça ouvre à plein de possibilités car on se demande ce qui se passe dans chacun de ces appartements. Chacun peut interpréter à sa manière.

Credit Photo : Andy Julia

Vos photos de promos sont faites dans les Espaces d’Abraxas à Noisy-le-Grand qui est aussi un ensemble architectural monumental ultra-bétonné, lieu de tournage pour beaucoup de films et séries, notamment Hunger Games. Un endroit qui colle bien à votre musique. Racontez-nous ce shooting.

Julien : C’est le photographe Andy Julia qui a eu l’idée de shooter là-bas. Je l’ai rencontré à un concert et il m’a dit qu’il aimerait nous shooter et qu’il a une idée. Il m’a montré les photos de cette cité et c’est vrai que c’est impressionnant. Tu n’as pas l’impression d’être en France, mais plutôt d’être dans un blockhaus de l’Europe de l’Est. C’est tellement art brut…

Et donc on y est allé.  Il faut savoir que là-bas, il y a beaucoup de gens qui essaient de prendre des photos, que ça ne plaît pas à tout le monde, car il y a des vrais gens qui habitent là-bas. Ça craint un peu…Donc il a fallu aller très tôt pour ne pas emmerdrer les gens.

Et on s’est quand même fait virer à la fin du shooting, il n’était plus très tôt et on était dans les parties communes. C’est là où peut-être qu’il ne fallait pas trop y aller là car un mec est venu nous dire que ça ne se fait pas trop de prendre les photos ici, parce qu’il y a des gens qui travaillent.

On a dit : pas de souci, on y va. J’avais déjà lu sur internet que des gens qui essaient d’y aller en pleine journée en mode touriste se font souvent virés.

Mais c’est vraiment un très chouette endroit qui avait un vrai rapport avec la pochette de l’album. Comme tu dis, ça colle vraiment bien à notre musique.

Musicalement qu’est-ce qui vous a influencé pendant l’écriture de cet album ? Vous avez écouté des nouveaux groupes ?

Julien : Pas de nouveaux mais plutôt des vieux groupes. C’est rare quand j’écoute des trucs modernes.

J’ai beaucoup écouté un album de Asylum Party – Borderline. C’est un groupe français des années 80, très influencé The Cure. Ils utilisent une basse 6 et ça m’a beaucoup influencé. Je l’ai utilisé pour le nouvel album.

J’ai écouté aussi Sad Lovers and Giants, un groupe anglais post punk des années 80. Je m’en suis beaucoup inspiré pour les ambiances guitares. C’est surtout le post punk des années 80 qui m’ai influencé, en le mettant à notre sauce.

Cédric : moi, j’ai surtout écouté les maquettes que Julien et Mehdi ont composé pour pouvoir poser une mélodie et des paroles dessus. Les groupes que j’écoute n’ont pas vraiment d’importance.

Et au niveau de ta voix Cédric, est ce que t’as dû faire des changements ?

Cédric : j’ai dû aller plus haut puisqu’avec l’arrivée de la Basse 6 et un nouvel accordage, il fallait que je pousse encore plus haut, donc oui, c’était un petit challenge, mais je pense que ça s’est bien passé.

Je pouvais faire ces notes peut-être une fois dans un morceau, et là je me retrouve avec des couplets entiers avec cette hauteur de note, donc forcément c’est un petit peu plus physique.

Julien : ça donne une intensité à certains morceaux. Il faudra bien bosser sur live aussi.

La tournée s’approche, est -ce que vous avez déjà commencé à préparer le nouveau set ?

Julien : On est en train d’y réfléchir. Il y aura des nouveaux morceaux. Dans la tournée avec DOOL en 2024 on jouait déjà 3 nouveaux morceaux.

 Là, je pense qu’on va rester pareil sur 3 nouveaux morceaux et on va rajouter des anciens morceaux qu’on n’a pas joué depuis très très longtemps : des morceaux du Hope///Dope///Rope ou de This is Not Supposed to Be Positive .

C’est la tournée où on est tête d’affiche donc, on a vraiment un set beaucoup plus long. On peut se permettre de revisiter un peu plus notre discographie.

Comment est-ce que vous choisissez vos tenues sur scène ?

Julien : On est très sobres sur scène, plutôt en noir : jean et T shirt. Moi, j’aime bien avoir une petite parka avec une capuche mais je ne mets pas la capuche.

Cédric : moi, c’est jean et T-Shirt.  En fait, on est habillés comme tous les jours sur scène.

Quelque chose de spécial que vous aimez dans votre garde-robe en ce moment ?

Julien :  des vêtements Stone Island, C.P Company et j’ai des nouvelles lunettes. Quand on a discuté l’autrefois, on avait parlé de mes lunettes…et voilà j’ai acheté des nouvelles lunettes que j’aime beaucoup. Ce sont des lunettes Fred et j’ai fait installer des petits verres dégradés.

Cédric : moi, j’ai nouveau blouson de cuir.

Un dernier mot

Cédric : L’album sort le 14 février. On espère qu’il vous plaira. Et venez nous voir sur scène.

Julien : On a parlé des 20 ans du groupe, donc on va sûrement essayer de ressortir notre back catalogue qui est qui est sold out actuellement.

SADDICTION – (Nuclear Blast Records)

Track Listing

To Know The Night
The Worst is Yet To Come
In Disguise
Kowloon Lights
2 AM Thoughts (feat DOOL)
Canvas
Neglect
44 YOD
Healed?

English Version

credit photo : Andy Julia

SADDICTION, the title of HANGMAN’S CHAIR ‘s new album, is the contraction of two words: “sadness” and “addiction”, which can be translated as an addiction to sadness.

As we know, in the history of art, sadness can be an extraordinary source of creativity. Many artists: painters, writers, musicians have been able to embrace sadness and transform it into magnificent powerful and memorable masterpieces.

HANGMAN’S CHAIR is one of them. Their 20-year career and particularly this new album with the evocative title are the proofs.

Formed by Julien Chanut – guitar, Cédric Toufouti – guitar, vocals, Mehdi Thepegnier – drums, Clément Hanvic – bass, the pioneers of French doom metal continues to innovate and develop their sound- at the beginning more hard core and sluge towards cold wave, showgase and the 80’s post punk.

With its the dark aesthetic, ethereal and atmospheric soundscapes, Saddiction captures the essence of sadness, makes it beautiful and terribly catchy.

The riffs are haunting, the rhythms are overwhelmingly heavy, the melancholic melodies are marvellous and the vocal lines particularly intense.

The composition work and the performance are impeccable throughout the album. The band succeeds in transposing tormented and sinceres themes such as drug addiction, mental health, depression or alienation into a fascinating and powerful musical journey. 

The band original from Ile-de-France region is making a strong comeback with a 7th album released on February 14th, 2025 that we can qualify as the most beautiful and accomplished of their career. For sure, one of the best albums of 2025!

Julien Chanut (guitar) and Cédric Toufouti (vocals, guitar) shared with us more details about the creation of Saddiction and other interesting things. Discover the interview and listen to the album.

HANGMAN’S CHAIR, you are celebrating 20 years of existence. How do you look back on these 20 years of career?

Julien: 20 years is a long time. 

Cédric: It’s a long time but it went fast!

Julien: We’re 45 years old, so it’s almost half of our lives that we’ve been in this band. Of course, we started making music before, but HANGMAN’S CHAIR took almost half of our lives. It’s crazy to say that. I never thought in 2005 that we’d still be here in 2025 talking about a new album. This passion has endured over time.

SADDICTION is the title of your 7th album. You’ve invented a new word.

Julien: Yes, it’s a made-up name. I have a little notebook where I write down words, sentences that are a little shocking that I can hear or see in serials, in films, in books. And at one point, I noticed this saddiction thing. I found it interesting. It’s 2 words, sad and addiction, together sound good. It’s written well and it’s nice to say.

At the very beginning, I was hesitating about the name of the album. I was thinking of Healed?, as the last track of the album, because it’s a song that represents the record well. The meaning of the song corresponds well to the theme of the album. But in the end, I thought maybe it’s better to have something more general. Because saddiction can represent these 20 years of Hangman’s Chair. Being addicted to sadness is really us!

Indeed, this title suits well. Throughout the album we feel the sadness, the despair, the melancholic but there are also brighter and more optimistic atmospheres especially in the second part of the album. 

Cédric: It happened a bit naturally on the composition of the songs. It’s important to have a contrast between very down, very sad things and then maybe a little bit of hope that comes up from time to time. 

Julien: we often made this contrast, even within the same song. It’s really a formula that we like. And for the choice of the order of the titles, we knew that the first one was going to be To Know The Night, it was made to really open the album and Healed? was going to be the last. And then, in the middle, it was a bit of a puzzle that we put together in the studio.

The previous album, A Loner, turned your creative process upside down. While you were rather old school, writing especially during rehearsals, because of the lockdown, you had to use internet, Zoom, technology to exchange your ideas. How did it work for Saddiction ?

Julien and Cédric: (laughs) actually, we continued the same way.

Cédric: Because Mehdi, our drummer, no longer lives in Paris.  He’s not here all the time anymore and we can’t rehearse as we used to.

It’s always Julien and Mehdi who compose the songs, well, the big skeletons of the songs and inevitably, it takes time to send a song, receive it, listen to it, say if it’s okay or not, etc. For sure, It takes longer than if we were all in the same room with the instruments working on the thing. 

Julien: We stayed in the same dynamic of the lockdown. We adapt. It’s a little harder and it takes longer, but it’s okay.

And for the lyrics, how did you share the writing?

Cédric: Julien mainly writes the lyrics of the songs he composed, and I take the music composed by Medhi and I take care of the lyrics on those songs. 

Julien: Often with Medhi, we always manage to have about 50/50 of our songs. 

Your sound has evolved since you started from doom /post-hardcore/sludge/ to cold wave, post punk, showgaze. Can you say that the current sound is the one that best defines you?

Cedric: I don’t know if this is the final sound but it’s very close to what we want to have.

Julien: It’s in continuity. This is the sound of bands we listen to now.  It’s the sound of our moment.

We started to have this identity from Hope///Dope///Rope and it really accelerated from A Loner where we dared to do passages that we didn’t do before: much more ethereal, more post punk. Post punk is a big influence for us.

Being addicted to sadness is really us!

A song that is more important to each of you.

Cédric: Neglect. In fact, I lost my father a little before the recording of the album, a week and a half before we went into the studio. I rewrote this text in a manner to talk about the kind of relationship I could have with him. It’s obviously the one that is closest to my heart.

Julien: Healed? First because it’s the last track and it always has a special place. It’s the longest and it’s really a track where there is a particular emotion, especially in the way Cédric sings on it. 

For me, something is happening.  It is very intense, and it conveys a lot of feelings. Live, it would be nice to play it. It’s kind of a live song where something happens. We feel like we’re giving out something. It will be at the end, and it will be hard.

Cédric: there is a good tension on the voice on this track…

44 YOD is a mysterious title for a song.  What does this mean?

Cédric: “Forty-four years of depression”. It’s a song about Clem. He was going through a difficult phase.

Julien: It was his birthday, and the title came from a conversation on WhatsApp.  He said something like “I’m 44 years old of depression” and we thought this will be a great song title.

Cédric: We used only the first 3 letters with small dots in the middle because it was a bit long, and like this it also looks a bit enigmatic.

Kowloon Lights is inspired by this Chinese city that has disappeared. What made you want to write about this city?

Julien: Kowloon Lights It’s a bit like the image, the mood that we wanted to put in people’s minds and heads. It transports. Everything is very dark,  you can hardly see the sky,  and the only lights that stand out are the neon lights. You can see that in all the movies that take place in Hong Kong.  But we don’t necessarily talk about Kowloon City in the song. It’s just a metaphor.

You are very much inspired by the brutalist and morose architecture, the tall concrete buildings of the suburbs. The cover of the ALBUM shows it too. Who is the artist who made it? 

Julien: ValNoir from Metastazis (graphic design studio) did the artcover. I didn’t really have an idea at first. I admit that after 7 albums it’s hard to renew yourself, to always have great ideas.

So, we asked him what his vision of HANGMAN’S CHAIR.  We started working on it, in the middle of the studio, so we could play him music but he didn’t even have to listen to the music.

In fact, he came up with this idea of buildings where you can see the lights from the windows. It opens up a lot of possibilities because you wonder what’s going on in each of these apartments. Everyone can interpret it in their own way.

Your promo photos are taken in the Abraxas Spaces in Noisy-le-Grand, which is also a monumental architectural concrete, a filming location for many films and series, including The Hunger Games. A place that fits well with your music. Tell us about this shooting 

Julien: It was the photographer Andy Julia who had the idea of shooting there. I met him at a concert, and he told me that he would like to shoot us. He showed me the photos of these buildings and it’s true that it’s impressive. You don’t feel like you’re in France, but rather like you’re in an Eastern European bunker. It’s so art brut.

And so, we went there.  You have to know that there are a lot of people who try to take pictures, that not everyone likes it because there are real people who live there. It sucks a little… So, we had to go very early so as not to annoy people. 

And we had some problems at the end of the shoot, it wasn’t very early anymore, and we were in the common areas. That’s where maybe we shouldn’t have gone too far here. So, a guy came to tell us that it’s not normal to take photos here, because there are people who work.

We said no worries, we leave. But I’ve already read on the internet that people who try to go there in the middle of the day in tourist mode might get some troubles.

But it’s really a very nice place that had a real connection with the artwork cover . As you say, it fits well with our music. 

Musically, what influenced you during the writing of this album? Have you listened to new bands?

Julien: No new bands, but rather old bands. It’s rare when I listen to modern stuff. I listened to a lot of an album by Asylum Party called Borderline. It’s a French band from the 80s, very influenced by The Cure. They use a bass 6 in it and it influenced me a lot. I used it for the new album.

I also listened to Sad Lovers and Giants, an English post-punk band from the 80s. I was very inspired by it for the guitar atmospheres. It’s mainly the post punk of the 80s that influenced me, using it in our own manner.

Cédric: I mainly listened to the demos that Julien and Mehdi composed to be able to put a melody and lyrics on them. It doesn’t really matter which bands I listen to. 

And in terms of your vocals Cédric, did you have to make any changes?

Cédric: I had to go higher because with the arrival of the Bass 6 and a new tuning, I had to push even higher, so yes, it was a bit of a challenge, but I think it went well.

Before, I could do these notes maybe once in a song, and now I end up with whole verses with this high pitch, so obviously it’s a little more physical.

Julien: This gives an intensity to certain songs. We’ll have to work on live too.

The tour is approaching, have you already started preparing the new set?

Julien: We’re thinking about it. There will be new songs. In the tour with DOOL in 2024 we were already playing 3 new songs.  Now, I think we’re going to stay the same formula with 3 new songs and we’re going to add old songs that we haven’t played for a very long time: songs from Hope///Dope///Rope or This is Not Supposed to Be Positive.

We are headliner on this tour, so we really have a much longer set. We can afford to revisit our discography a little more.

How do you choose your stage outfits?

Julien: We’re very sober on stage, mostly in black: jeans and a T-shirt. I like to have a small parka with a hood, a hood that I don’t wear. 

Cédric: For me, it’s jeans and T Shirt.  In fact, we are dressed like every day on stage.

Something special that you love in your wardrobe right now.

Julien: clothes from Stone Island, C.P Company and I have new glasses. Last time we talked about my glasses… And here I am, I bought new glasses that I like a lot. They are Fred glasses, and I had small gradient lenses installed.

Cédric: I have a new leather jacket.

Something you would like to add

Cédric: The album will be released on February 14th. We hope you like it. And come see us live on stage.

Julien: We talked about band’s 20th anniversary, so we’ll probably try to bring out our back catalogue which is currently sold out.

SADDICTION – (Nuclear Blast Records)

Track Listing

To Know The Night
The Worst is Yet To Come
In Disguise
Kowloon Lights
2 AM Thoughts (feat DOOL)
Canvas
Neglect
44 YOD
Healed?